Interview de Chiara Antoniello
1. Depuis combien de temps écris-tu ?
Depuis le collège, donc depuis bientôt 11 ans. Puis, j’ai décidé d’écrire un vrai texte de façon sérieuse il y a 4 ans.
2. Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans l’écriture d’un roman ? Peux-tu nous parler de ton premier texte ?
Depuis toute petite, je suis passionnée par le monde de l’imaginaire, et notamment par le monde médiéval et les légendes qui l’entourent. J’ai toujours créé des histoires dans ma tête et je voulais partager ce monde que je m’étais façonné.
Mais surtout, comme je l’explique dans les remerciements de mon prochain roman, l’écriture m’a sauvée de la dépression. J’ai trouvé en elle un refuge alors que mon adolescence était très compliquée ; j’ai décidé de m’accepter à travers mes histoires qui m’aidaient à m’échapper depuis toujours. Puis, mes amies ont lu mes textes et les ont aimés. Je les ai donc partagés sur Wattpad où ils ont plu aussi.
Mon premier texte est vraiment une simple ébauche du roman que je sors bientôt. C’était un roman sans structure, avec des personnages lisses, mais j’y avais mis toutes mes idées farfelues et je l’ai réécrit des centaines de fois. Au fur et à mesure des années, j’ai étendu mon univers fantasy et j’ai structuré les personnages, les peuples, la magie. Et, pour finir, par mettre ce texte au placard et pour recommencer depuis le début. Mais ce premier texte a été mon premier essai en tant qu’auteure en devenir et je ne pense pas qu’il ne faut dénigrer nos débuts.
3. Comment as-tu eu l’idée d’éditer ? (En maison d’édition, en auto-édition ou les deux) Pourquoi ce/ces choix ?
Comme beaucoup d’autres, j’imagine que j’ai toujours rêvé d’être éditée en maison d’édition et d’être connue pour mon « talent ». Puis, lorsque je me suis décidée à écrire de façon professionnelle et d’être publiée il y a 4 ans, je me suis vite rendu compte qu’en tant qu’artiste dans l’âme, je préférais gérer moi-même l’image de mes romans. C’est ainsi que je me suis renseignée sur l’auto-édition et je me suis lancée il y a plus de 6 mois.
Ça a été un choix de cœur, car je savais qu’avec mon autre métier — costumière de passion dans le spectacle —, j’aurais eu un emploi du temps imprévisible et je n’aurais pas supporté de suivre des demandes et des deadlines de maison d’édition. Ainsi, en étant auto-éditée, je peux répartir mes deux activités comme je le souhaite dans mes journées, gérer mes budgets et suivre tous mes rêves sans être bridée.
Certes, c’est une charge colossale de gérer le travail éditorial, le marketing et la logistique de la vie d’un livre, mais j’aime avoir le contrôle et pouvoir faire coller mes livres à mon univers. Pour cela, il suffit d’être bien entourée de correcteurs, illustrateurs, graphites et imprimeurs.
4. Comment s’est passée (ou se passe) l’édition de ton premier roman ? Les difficultés, les facilités, le bilan.
En novembre 2022, j’ai auto-édité sur Amazon kdp mon premier livre. Ce n’est pas un roman, mais un recueil de contes et légendes illustrés pour permettre aux lecteurs de s’immerger en douceur dans mon univers. Cela fait plusieurs mois aujourd’hui et je ne peux en retirer que du positif. J’ai été accompagnée de mon illustratrice sur un certain point et j’ai lancé une campagne Ulule pour financer ce projet ; cela m’a permis de me décharger d’un poids. Certes la création du statut d’artiste auteur et les complexités de la configuration d’un livre sur Amazon kdp m’ont fait passés des nuits banches ! Mais tout s’est bien passé.
Ce recueil a été écrit en 2 ans. Entre les deux jets, les trois betas lectures et les deux road de corrections. Ça peut effrayer d’entrer dans ce monde inconnu lorsqu’on échange avec un correcteur ou des imprimeurs à propos de son texte, mais c’est enrichissant. J’ai pu voir en réel les retombées de mon travail durant deux marchés de Noël que j’ai fait en tant qu’auteure. Mon livre a beaucoup plus et je reçois souvent des messages me disant qu’ils attendent d’autres livres, donc je suis soulagée.
Pour moi, la plus grosse difficulté dans mon livre est la correction et la syntaxe. Comme je suis dyslexique, j’ai toujours craint de montrer mes écrits et de recevoir des avis négatifs ; on m’a toujours annoncé que je ne pourrais jamais être auteure. Pourtant maintenant, je sais que la partie du travail de l’auteur est d’écrire son texte et, ensuite, c’est une collaboration avec un correcteur ; c’est non négligeable pour donner la meilleure chance à son livre.
5. L’édition des suivants a-t-elle été différente ? En cas d’un seul roman édité, que feras-tu différemment pour les prochains ?
Actuellement, je travaille sur la sortie de mon premier roman et dans le même univers que mon recueil (note : roman déjà disponible). En effet, cela est totalement différent. Tout d’abord, car cette histoire est la première que j’ai écrite et donc très chère à mon cœur ; secondement, car ce roman est une saga. Beaucoup de choses doivent être prises et c’est assez oppressant. Cette fois-ci, j’ai décidé de m’entourer davantage qu’au premier manuscrit et de prendre mon temps pour bien réaliser les choses.
J’essaye toujours de me professionnaliser de plus en plus chaque jour pour pouvoir en vivre à terme et offrir aux lecteurs des livres inoubliables.
6. Qu’éprouves-tu à la sortie de tes romans/ton roman ? (Avant, pendant, après.)
Étrangement, je ressens la même chose qu’à la sortie de mon recueil. Je suis soulagée, car je vois la fin de la première partie de mon travail. Avant, c’est beaucoup de stress et d’angoisse concernant tout ce qui doit être fait, tout ce qui doit être cohérent, compréhensible et juste. Là, je sais que j’ai donné le maximum et, donc, je ressens du soulagement de pouvoir dévoiler mon livre. Après, au moment de la sortie, c’est un autre stress qui s’empare de moi, celui de ne plus pouvoir contrôler mon histoire. Car ça y est, c’est écrit noir sur blanc. Maintenant, tout l’avenir de mon livre est dans la main des lecteurs et j’espère réussir à les convaincre, et les faire voyager. Puis, je ressens de l’excitation à faire vivre ce roman le plus possible et à planifier les prochains avec toutes les idées que j’ai déjà en ébauche.
7. Peux-tu nous parler de ton dernier roman édité ?
Je peux vous parler de mon roman qui sort le 14 juillet prochain (Note : 14 juillet 2023, l’interview a été réalisée peu avant la sortie). C’est le premier tome d’une saga de quatre romans nommée Valmdesca. Celui-ci se nomme Les liens du sang, car il retrace l’épopée d’une fratrie de quatre orphelins nés d’une même mère. Une reine déchue connue comme un monstre dans leur monde. Ils devront survivre malgré leurs différends et leurs secrets. Dans ce roman, j’ai voulu explorer les relations de familles, le poids des secrets et des souvenirs. Je suis impatiente de découvrir les avis des lecteurs sur mes deux protagonistes, ainsi que sur les autres personnages. Mais aussi sur le système de magie et des peuples particuliers que j’ai créés dans mon univers médiéval fantasy. Des personnes inspirées des vampires qui doivent se « nourrir » des souvenirs c’est cool, non ?
8. As-tu un nouveau projet, un prochain roman sur lequel tu travailles ?
Actuellement, je travaille sur deux projets en parallèle. J’écris le tome 2 de Valmdesca, qui s’appellera La guerre des deux reines ; je suis au premier quart du premier jet. J’ai décidé de me lancer directement dans l’écriture pour ne pas oublier des éléments, comme je viens de relire le tome 1, tout est frais dans mon esprit. Et aussi, je travaille sur la planification de mon prochain roman que je compte écrire en fin 2023, un one shot très sombre dans le même univers de Valmdesca. Car j’aime travailler une idée de roman pendant un mois, construire son word building, la playlist, les personnages. Puis, je vais laisser reposer cette idée jusqu’à septembre et, après, je vais commencer à l’écrire. C’est la façon de travailler qui me convient le mieux.
9. As-tu des rituels d’écriture ?
J’aimerais bien avoir des horaires fixes pour pouvoir écrire, mais comme je travaille dans le spectacle, mon emploi du temps change toutes les semaines. Alors j’écris quand j’ai du temps libre. Cependant, j’essaye d’écrire au moins 30 minutes par jour. Mon rituel est très important pour que je sois satisfaite de mes écrits. Je mets la playlist qui correspond au personnage auquel je prête les mots, car j’ai plusieurs narrateurs. Ensuite, je me mets mon casque de musique antibruit extérieur, un bon plaid, mon chat sur les genoux et une immense tasse de tisane. J’aime ne pas relire ce que j’écris. Je fonce en suivant les idées dans ma tête et ma ligne directrice de ce qui doit se passer dans le chapitre. Puis, à la fin de la séance d’écriture, je rentre mon nombre de mots sur le site Nanowrimo pour suivre mon évolution.
10. As-tu des conseils à donner aux écrivains en herbe ou qui souhaitent se lancer ?
Simplement d’écrire cette histoire qui les fait vibrer. Même si ça va être un long chemin avec des hauts et des bas, c’est si fabuleux de voir son histoire prendre vie. Et de toujours croire en son histoire, en ses personnages, ils sont uniques et méritent d’être lus. Car personne d’autre ne peut écrire leurs histoires à leur place et peu importe le chemin choisi, le résultat les rendra fières.
Aussi, n’hésitez pas à vous entourer d’auteurs qui deviendront des collègues et amis, de bêta-lecteurs, de professionnels pour vous faire vivre votre rêve. Le monde du livre est un monde de rêveurs, alors rêvons ensemble. Et si vous avez des questions, je suis qu’une petite auteur auto-éditée qui débute, mais je suis dyslexique et regardez : j’ai réussi, donc n’hésitez pas.
Site Internet : Chiara Antoniello