Interview de Ann K. Mi
1. Depuis combien de temps écris-tu ?
Depuis toujours, je griffonnais quelques lignes de temps en temps, sans réel projet derrière. Mais je me suis mise sérieusement à l’écriture de romans en 2018.
2. Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans l’écriture d’un roman ? Peux-tu nous parler de ton premier texte ?
C’est l’envie de créer de nouveaux univers, mais surtout de refaire le monde. J’ai actuellement deux romans de romance new-adult slow burn et j’ai réalisé que faire avancer mes personnages dans leur histoire me permettait également d’avancer dans ma vie. C’est un peu bête à dire, mais écrire des solutions aux problèmes de mes personnages m’a donné des solutions dans ma propre vie, et l’écriture m’a clairement changée.
3. Comment as-tu eu l’idée d’éditer ? (En maison d’édition, en auto-édition ou les deux) Pourquoi ce/ces choix ?
Quand j’ai découvert l’auto-édition et que je me suis renseignée sur les procédures, j’y ai vu une vraie opportunité de donner aux autres un accès à mes histoires sans la prise de tête de démarcher les maisons d’édition. Surtout, à mes débuts, je ne me sentais pas capable d’essuyer les refus des maisons d’édition. Maintenant, j’aimerais être autrice hybride. Je veux garder certaines de mes histoires en auto-édition, car je ne veux absolument pas qu’elles soient changées, et en proposer d’autres en maisons d’édition.
4. Comment s’est passée (ou se passe) l’édition de ton premier roman ? Les difficultés, les facilités, le bilan.
Pour mon premier roman, je suis d’abord passée par une campagne Ulule pour rembourser les frais engendrés. Puis j’ai publié sur KDP Amazon. Les quelques curieux qui ont acheté mon livre ne l’ont pas regretté et j’ai reçu, en majorité, des retours très positifs sur mes histoires (tant sur l’intrigue et les personnages que sur le style fluide de l’écriture).
Malheureusement, rendre visible mon travail est un vrai calvaire pour moi et peu de personnes le remarquent.
5. L’édition des suivants a-t-elle été différente ? En cas d’un seul roman édité, que feras-tu différemment pour les prochains ?
Pour le deuxième roman, je suis actuellement en campagne Ulule pour rembourser mes frais et permettre sa publication. Encore une fois, je suis face à ce manque de visibilité que, malgré toutes les formations suivies en digital marketing, je n’arrive pas à surmonter. [Campagne Ulul actuellement terminée]
6. Qu’éprouves-tu à la sortie de tes romans/ton roman ? (Avant, pendant, après.)
Avant sa publication, je suis dans la bulle de l’histoire et c’est un vrai bonheur. Je la fais découvrir à mon alpha-lecteur et c’est toujours un plaisir de le voir se faire prendre aux tripes par l’histoire.
Au moment de la publication, c’est plus compliqué. Beaucoup de stress et je réalise que l’histoire sort de la petite bulle privée pour s’exposer à tous. J’ai l’impression d’être une maman qui doit laisser son enfant partir du foyer.
7. Peux-tu nous parler de ton dernier roman édité ?
Pour l’instant, seul mon premier roman est publié, le deuxième est en cours de publication.
Le premier, « Le Plantain, cette mauvaise herbe », est une romance assez sombre qui met beaucoup de temps à se mettre en place à cause des traumatismes de son héroïne. Flora est sous l’emprise de son ex-toxique qui fausse complètement sa vision du monde, en particulier son avis sur Arthur qu’elle déteste immédiatement sur la base de quelques idées préconçues. Inconsciemment, elle comprend vite qu’elle se sent mieux en sa présence qu’en celle de son ex. Néanmoins, elle continue de le diaboliser tout en gardant son empathie pour son ex pourtant horrible avec elle.
Le symbolisme est très présent dans cette histoire (comme dans la deuxième), chaque lieu a son rôle à jouer. Je pense notamment au jardin d’Al où Flora aime se réfugier, où elle peut être elle-même ; il représente son inconscient. L’image du plantain a également un rôle immense ; au fur et à mesure de son apprentissage sur les vertus de cette plante, elle apprend à développer de l’empathie pour Arthur.
J’aime également penser l’intrigue comme une grosse enquête et plein d’indices sont cachés dans l’histoire ; ils annoncent la suite des événements si on les décèle. Une deuxième lecture de mon histoire est donc toujours intéressante et elle a une autre saveur.
8. As-tu un nouveau projet, un prochain roman sur lequel tu travailles ?
J’en ai plein ! Un troisième tome pour l’univers de « Cette Mauvaise Herbe », mais aussi quelques one shot, et une saga romance postapocalyptique qui me trotte dans la tête depuis le début.
9. As-tu des rituels d’écriture ?
En tant que neuroatypique angoissée/traumatisée de la vie, me mettre à écrire est un vrai calvaire. Mon cerveau s’inquiète de ne pas réussir à écrire et d’essuyer un échec. Je suis donc obligée de le faire taire. Je me prends donc une tasse de thé, je lance une playlist qui m’inspire, je me prépare deux bonbons que j’aurai le droit de manger pendant ma séance d’écriture. Parfois, j’ai le plaisir d’avoir le chat câlin sur mes genoux, et c’est parti !
10. As-tu des conseils à donner aux écrivains en herbe ou qui souhaitent se lancer ?
- Ne réfléchissez pas, foncez ! Dans mon cas, la pire chose est de me laisser réfléchir sur « est-ce que c’est une bonne idée ? », parce que ça finit toujours en grosse déprime et procrastination.
- Se renseigner sur des astuces d’écriture : en plus d’aider, ça rebooste.
- Lire et regarder ce qu’on aime pour nourrir son imagination.
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